À l’occasion de Marocotel, Kamal Mekouar de Villa Design Company a partagé sa vision sur le design culturel au Maroc, abordant les défis actuels et proposant des solutions pour l’avenir. Son approche novatrice vise à anticiper les évolutions de l’industrie touristique marocaine d’ici 2030, tout en encourageant la collaboration avec d’autres acteurs du secteur.
Chantiers du Maroc // Comment votre participation à Marocotel s’inscrit-elle dans la démarche de revalorisation de l’industrie du design culturel au Maroc ?
Kamal Mekouar : « La touche Maroc à la côte à l’étranger, elle inspire de plus en plus les grandes marques qui ont choisi de faire du Maroc leur égérie. Plusieurs enseignes se sont démarquées grâce à la touche marocaine comme la marque Céline qui a transformé la babouche marocaine en chaussure de luxe ou Gucci qui a fait de la culture berbère, sa muse. Même les grandes marques sportives comme Puma, Nike et Reebok n’ont pas échappé à la règle. Ils ont introduit une palette de couleurs et de la broderie marocaine. De ce fait, l’authenticité marocaine devient un levier pour les marques de luxe et cela nous invite à réfléchir sur la position du Made in Morocco dans l’industrie locale. Il est temps de rendre à l’identité marocaine artistique ses lettres de noblesse ! »

C.D.M. // Quels sont les principaux défis que vous identifiez dans la mise à niveau des établissements dans le contexte actuel de l’industrie touristique au Maroc ?
K.M. : « A mon sens, et je vais parler de mon point de vue qui n’engage que moi, mais qui interpelle mon cheval de bataille, qui est la considération de l’identité marocaine comme étant une marque de valeur, le premier défit serait de considérer peut-être une marque d’excellence. On n’a rien à envier à personne dans les métiers de l’hospitalité dans le sens où notre culture regorge de codes de bienveillance : l’accueil des convives, leur confort, la convivialité des espaces, leurs dispositions, leurs senteurs, leur expression musicale et surtout la mise en scène de leur décor ».
C.D.M. // En quoi votre approche du design culturel peut-elle contribuer à anticiper et accompagner les évolutions de l’industrie touristique marocaine d’ici à 2030 ?
K.M. : « L’industrie touristique marocaine est tirée par le haut par des palaces aujourd’hui réputés, de par le monde, grâce à leur forte charge culturelle qui reflète la spécificité marocaine, c’est le cas de la Mamounia, du Royal Manosur, du Palais Jamai et aussi des Ryads Marocains qui attirent le tourisme de haut de gamme. Villa Design en tant qu’entreprise ayant relevé le challenge d’industrialiser notre patrimoine culturel en mécanisant tous les gestes de l’artisan sur lequel il n’y a que de l’effort physique qui a choisi de sauvegarder le contenu culturel qui reste largement manuel. Notre marque de production est la combinaison entre le numérique, le conventionnel et le Hand-Made. Villa Design propose aux professionnels de l’hôtellerie, des solutions innovantes en matière d’ameublement et de décoration avec un produit à forte charge culturelle possédant la qualité voulue. Tout ça grâce à notre investissement : 33 métiers intégrés, 47 zones de production, le tout étendu sur 14000 couverts, coiffé par un bureau d’études au service de la valorisation hôtelière par le Made In Morocco.
Notre vision s’applique à mettre en œuvre ces moyens pour accompagner la mise en exergue du savoir-faire marocain, du Made in Morocco et d’encourager l’inspiration de nos artistes, de nos architectes et de nos designers à s’investir dans le style marocain ».
C.D.M. // Comment envisagez-vous de fédérer les synergies avec d’autres acteurs du secteur afin de relever les défis et saisir les opportunités à venir dans l’industrie du design culturel au Maroc ?

K.M. : « Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin et fédérer les volontés permet de créer des synergies grandissantes. Le design dans le domaine de l’esthétique renvoie aussi bien au projet, aux idées qu’aux qualités esthétiques d’une œuvre, qui peut-être une peinture, mais aussi un meuble. Le design culturel fait appel au beau, à l’utile et au vrai censé converger au service d’une culture donnée. Le designer culturel peut alors se définir comme un « intermédiaire culturel » impliqué dans la production et la consommation d’objets ou d’installations dans lesquels il incorpore ou encode des significations culturelles et symboliques.
De ce fait, une synergie entre les acteurs de l’art, de l’industrie et de la culture s’impose pour définir les contours d’une tendance Morocco-Marocaine ».