Vous avez une formation d’architecte, comment êtes-vous tombés dans le design ?
Lotfi Sidi Rahal : « Mes premières œuvres à la fin des années 90, étaient des réponses prospectives à l’évolution des modes de vie due aux nouvelles technologies de communication. Les réponses que j’ai apporté ont reçu un excellent accueil et divers musées se sont proposées de les exposer, néanmoins ces œuvres/objets étaient difficiles à classer. Ainsi elles furent tantôt catégorisées « Art Contemporain » tantôt « Design » jusqu’à ce que le Vitra Design Museum les accueille dans ses expositions itinérantes. C’est par ce biais que j’entrais dans le monde du design, par des œuvres que je voulais architecturales mais qui se sont révélé apparemment autre chose. Cet heureux malentendu façonnera plus tard mon approche ».
Finalement qui a le dernier mot ? L’architecte ou le designer ?
L.S.R : « Ni l’un ni l’autre à mon avis, c’est l’utilisateur et tous ceux qui défendront au mieux ses aspirations. J’ai toujours réussi à imposer mes idées dans un projet quel que soit la fonction que j’occupais, architecte ou designer, car je démontrais que mon approche était la plus orientée vers le futur utilisateur ».
Vous faites l’aménagement intérieur de la plupart de vos projets. Comment vous y prenez-vous pour avoir le recul nécessaire et respecter l’autre qui est en vous ?
L.S.R : « Quel autre ? Il y en a plusieurs. Non pas que je souffre de schizophrénie aigue, mais la réalité est que je considère ces disciplines comme des outils, rien de plus, dont je me sers selon les situations. Je peux faire un intérieur très architectural comme je peux concevoir une façade dessinée comme un objet. Je ne suis pas au service de ces disciplines et n’hésite pas à les transgresser si besoin, je me concentre à façonner la meilleure expérience possible pour les usagers ».
Vous allez donner lors du salon MEDINIT qui se tiendra on octobre à Casablanca une conférence sur la création architecturale à l’heure du digital. Quelle est votre retour d’expérience là-dessus ?
L.S.R : « Notre société contemporaine dominée par un capitalisme expérientielle, fait que l’esthétisation de l’environnement physique n’a jamais été aussi intense. L’innovation rythme les cycles de consommation et alimente de manière effrénée les réseaux sociaux. La pratique de l’architecture et du design en est fortement impactée. J’alimenterai la conférence d’exemples concrets de projets où j’ai expérimenté de nouvelles approches pour accompagner ces évolutions ».
Lotfi Sidi Rahal : Architecte- Designer
Lotfi Sidirahal, cet architecte juste quadra, étoile montante de l’architecture et du design international donnera à Medinit une conférence sur « Le design et l’architecture à l’heure du digital ».
Medinit salon du design italien, de la décoration intérieure et des technologies de construction en est déjà à sa 9° édition. Celle-ci aura lieu, cette année, du 24 au 26 octobre à l’hôtel SOFITEL de Casablanca. Lotfi Sidirahal dont l’agence ATELIER POD exerce à la fois sur Casablanca, Dubaï et Paris est spécialisé dans l’hôtellerie, le retail et le résidentiel haut de gamme. Très jeune il s’intéresse au design et ses travaux ont été exposés dans des musées tels que Vitra à Berlin, Hangaram à Séoul ou le ICA de Boston. Il a reçu le Golden Prize en 2017 à Milan lors des A DESIGN AWARDS et s’est vu décerner cette année le PRIX VERSAILLES par l’Unesco à Paris.
La conférence qu’il donnera le jeudi 25 Octobre après midi au sein de Medinit qui portera sur la création architecturale et la création d’objets à l’ère du digital, fera le tour de ses recherches et travaux qui combinent Identité et expérimentation, une alchimie détonante !