Architecte de formation, Nawale Saoud a débuté sa carrière à l’international, au sein d’agences d’architecture en France et en Espagne, ainsi que sur des projets de l’UNESCO en Tunisie et au Sénégal.
Elle est rentrée ensuite au Maroc pour superviser les travaux du Mazagan Golf & Beach Resort, ainsi que ceux du Morocco Mall, avant de prendre en charge la Direction Technique d’Aradei Capital, puis celle des Services Projets & Développement Afrique du Nord au sein du cabinet international JLL, en parallèle de son récent rôle de Présidente du MGBC dont elle au cœur des initiatives visant à créer un avenir durable et responsable pour l’industrie immobilière dans le pays.
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Dans quel contexte votre élection, en tant que présidente du MGBC, a-t-elle été opérée ?
Nawale Saoud : « Face aux enjeux climatiques de plus en plus préoccupants à l’échelle mondiale, il est devenu crucial de promouvoir la construction durable et respectueuse de l’environnement.
Au Maroc, cette prise de conscience s’est également manifestée par la refonte de la stratégie nationale de développement durable et l’alignement sur les engagements internationaux tels que l’agenda 2030.
Dans ce contexte, mon élection en tant que présidente du MGBC s’est déroulée suite à l’alignement des membres sur la vision, la mission et les objectifs de l’association, ainsi que l’établissement d’une structure de gouvernance claire et robuste.
Les membres m’ont accordé leur confiance à travers un vote unanime, ce qui me donne l’opportunité et la responsabilité de représenter l’association et de contribuer activement à la promotion de la construction durable au Maroc ».

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Le nouveau bureau a-t-il tracé sa feuille de route pour les prochaines années ?
N.S : « Le nouveau bureau a d’abord procédé à l’analyse de l’écosystème du marché national, en cartographiant les forces et les défis, avant de tracer le plan stratégique, et établir une vision claire et ambitieuse pour le MGBC, avec des objectifs à atteindre à court, moyen et long terme. Il s’agit de guider l’association dans sa mission de promouvoir les pratiques de construction durable, de sensibiliser les acteurs du secteur aux enjeux environnementaux et de favoriser l’adoption de normes et de certifications de qualité.
Pour assurer la mise en œuvre efficace de cette feuille de route, des comités stratégiques ont été établis. Ces comités sont composés de professionnels engagés dans le domaine de la construction durable et travailleront en collaboration avec le bureau pour mettre en œuvre les initiatives et les projets clés définis dans le plan stratégique.
L’objectif global du MGBC dans les années à venir est de renforcer l’impact de l’association dans le secteur de la construction durable au Maroc. Cela implique le développement de partenariats stratégiques avec des acteurs clés, l’organisation d’événements (conférences, visites….), des formations (certifications…), ainsi que la promotion de bonnes pratiques et d’innovations technologiques durables.
Au-delà de relayer la position marocaine à l’international, le MGBC souhaite se positionner comme un interlocuteur de référence dans la région, notamment au sein du MENA Regional Network du World GBC, et sera amené à renforcer ses partenariats dans ce sens ».

CDM // Quelles seront vos priorités durant votre mandat ?
N.S : « Les priorités sont la sensibilisation et le lobbying sur les enjeux environnementaux dans l’industrie du bâtiment au Maroc, ainsi que la promotion de l’adoption de normes de qualité pour les bâtiments durables (au-delà du greenwashing), sanctionnées par des certifications environnementales (telles que LEED ou BREEAM).
Nous souhaitons aussi établir et renforcer les partenariats avec d’autres organisations, tant au niveau national qu’international, pour collaborer sur des projets et des initiatives de construction durable. Cela inclut des collaborations avec des universités, des entreprises privées, des associations et fédérations professionnelles…etc ».

CDM // La règlementation marocaine en matière de construction durable n’est pas incitative, contrairement aux pratiques d’autres pays (dégrèvement fiscal, ristournes, exonération de TVA…). Comptez-vous vous investir pour changer les choses ? Comment ?
N.S : « Bien que le Maroc ait fait des progrès dans ce domaine, il reste du travail à faire en effet pour rendre la réglementation plus incitative et en alignement avec les meilleures pratiques internationales.
Je suis convaincue que nous pouvons progresser sur ce sujet, en travaillant de manière collaborative et en plaidant activement auprès :
• Des autorités gouvernementales et législateurs, en partageant des études de cas et des recherches démontrant les avantages économiques, environnementaux et sociaux de telles mesures, et en faisant valoir qu’elles peuvent stimuler l’investissement et la croissance économique tout en réduisant l’impact environnemental ;
• Des acteurs clés du secteur de la construction, tels que les développeurs immobiliers, les architectes, les ingénieurs et les experts en développement durable, pour formaliser des propositions et recommandations pour améliorer la réglementation existante et introduire de nouvelles incitations fiscales ;
Le MGBC est déterminé à être un moteur de ce changement et de création d’un environnement propice à la croissance du secteur tout en favorisant la protection de l’environnement et le bien-être des générations actuelles et futures ».
Propos recueillis par Fouad AKALAY