Pouvez-vous nous parler de HOUNA ?
Soukeina Hachem : Houna signifie “ici” en arabe, car c’est ici et maintenant que les choses bougent.
Notre approche est pragmatique et se construit autour de la pratique comme vecteur d’apprentissage et générateur de création.
Houna est pensé comme un incubateur favorisant les rencontres, les échanges et la coopération entre designers innovants, chercheurs et entrepreneurs; l’objectif étant d’appuyer les designers dans leurs créations, à travers des formations théoriques et pratiques ainsi que la mise en place d’une résidence offrant un cadre stimulant à la réalisation de leurs projets.
Houna organise également des événements nationaux et internationaux autour du design, dont des conférences et des workshops, portant sur l’innovation et la création.
De quoi se nourrit votre approche ?
S.H : Notre approche est pragmatique et se construit autour de la pratique comme vecteur d’apprentissage et générateur de création. Nous innovons par la création et nous créons par l’innovation. Pour cela, nous nous sommes efforcés à générer un espace d’échange et de débats entre des collaborateurs variés au cœur d’un tissu dense de collectifs et d’organisations partenaires.
Quelle est votre ambition ?
S.H : Nous pensons que la culture, l’art et le design contribuent à rendre le monde meilleur et il nous semble primordial de répandre et de partager cette vision.
Notre souhait aujourd’hui est de contribuer à l’émergence d’un Maroc où le libre accès à la culture permet à chacun, d’être acteur de développement humain, économique et social. Nous pensons que c’est ici et maintenant que ce mouvement s’opère. Nous souhaitons participer à la création du contexte et de l’atmosphère de ce renouveau afin de construire ensemble des espaces de partage, de réflexion, d’expérimentation, de création et d’innovation.
Le thème de 2018 : qu’est-ce qu’on conçoit ?
Cette première édition de la Casablanca Design Week a mis en lumière un écosystème dans lequel la communauté créative évolue avec son passé, ses rouages et ses limites, tout en créant des espaces d’interaction et d’action. L’objectif était de créer un espace de questionnement et d’échange sous forme d’un socle commun de solidarité et de partage pour que les designers puissent conjuguer communion avec homogénéité.
Si cette question paraît de prime abord générique et vague, elle sert de fondement à un état des lieux du design au Maroc. Elle nous renvoie vers le passé qu’on a envie de questionner: Qu’a-t-on conçu? Pourquoi l’a-t-on conçu? Qui l’a conçu ? Et vers le futur évidemment : qu’a-t-on envie de transformer ? Comment le design permet-il de penser l’avenir?
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°156 – Décembre 2017