Construmat, événement majeur de l’industrie de la construction, revient du 21 au 23 mai à Barcelone. Cette 23ème édition met en avant l’efficacité, la durabilité et la numérisation de la construction, soulignant leur importance pour l’avenir du secteur. Fort du succès de l’édition précédente, Construmat affirme sa position parmi les salons les plus influents de la région. Avec un focus sur les innovations technologiques et l’industrialisation, il offre une plateforme incontournable pour les professionnels du domaine. Rencontre avec Roger Bou, directeur général de Construmat, pour explorer les enjeux et les perspectives de cette édition.
CDM // Quelles sont les principales nouveautés et tendances que les visiteurs peuvent attendre de Construmat cette année ?
Roger Bou : Construmat rassemble 300 entreprises de premier plan et plus de 600 marques qui présenteront leurs derniers développements et innovations dans le domaine de la construction innovante et durable. Des nouveaux matériaux comme le béton qui capture le CO2 à la construction en bois, en passant par les nouveaux systèmes de construction industrialisés basés sur la numérisation, l’impression 3D pour la construction de maisons, les fenêtres qui empêchent les fuites de chaleur… Construmat soulignera une fois de plus l’importance d’investir dans l’innovation pour une activité de construction plus respectueuse de l’environnement.
CDM // Comment Construmat compte-t-il encourager la collaboration et l’échange d’idées entre les acteurs de l’industrie pour promouvoir l’innovation et la durabilité dans le secteur de la construction ?
R.B : Outre les contacts commerciaux qui peuvent être établis entre les exposants et les visiteurs, les organisateurs ont conçu un vaste programme d’activités dans lequel l’innovation et la durabilité jouent un rôle de premier plan.
À cet égard, je voudrais souligner le Congrès sur le bâtiment durable, un événement qui comprendra plus de 120 intervenants du monde entier, 50 présentations et plus de 15 tables rondes pour progresser vers une construction plus durable. Je tiens à souligner que le Maroc jouera un rôle particulier dans le congrès, car le 22, il inaugurera officiellement sa présence au salon avec une présentation de Sonarges (Société Nationale de Réalisation et de Gestion des Equipements Sportifs), qui présentera les projets prévus pour la Coupe du Monde de Football 2030, et avec une présentation de AMDIE Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations, qui présentera les opportunités qu’offre le Maroc à l’heure actuelle. En outre, le congrès accueillera Jaafar Sijelmassi, fondateur du cabinet Sijelmassi&Partners, qui détaillera sa façon de travailler dans le domaine de la construction bioclimatique et son projet pour les nouveaux bureaux du cabinet Bosch dans la ville de Casablanca.
Dans le même ordre d’idées, les Construmat Awards, organisés par la prestigieuse Fundació Mies van der Rohe, récompenseront la meilleure initiative en matière de construction durable au niveau international.
Et en termes d’innovation, je voudrais souligner le PropCon Hub, l’espace où nous donnerons de la visibilité à de jeunes start-ups.
CDM // Pouvez-vous nous en dire plus sur le rôle de la numérisation et de l’industrialisation dans la vision de l’avenir de la construction, telles que présentées à Construmat ?
R.B : La construction au 21ème siècle ne peut se comprendre sans l’utilisation des nouvelles technologies pour améliorer son efficacité et son efficience. La numérisation, avec l’utilisation du BIM ou des jumeaux numériques, pour ne citer que deux exemples, permet d’économiser des coûts dès le début de la planification du projet et de son suivi ultérieur sur le chantier.Quant à la construction industrialisée, je la considère comme l’un des grands défis du secteur, car elle prouve ses avantages en termes de moindre impact environnemental, bien qu’elle ne soit pas encore un système très répandu. C’est pourquoi de nombreuses entreprises pionnières dans ce domaine participent à Construmat 24.
CDM // Quels sont les objectifs clés que vous visez avec cette édition de Construmat, en termes d’impact sur le secteur et les participants ?
R.B : En tant que salon professionnel, notre principal objectif est que les entreprises exposantes tirent profit de leur participation au salon et que les visiteurs trouvent des réponses à leurs besoins et préoccupations. La nature transversale de Construmat, qui nous permet d’avoir un échantillon très large du secteur, nous permet d’augmenter les opportunités d’affaires. En outre, nous voulons contribuer à un changement de modèle dans le secteur afin qu’il s’engage fermement et résolument dans une activité plus innovante et durable.
CDM // Le Maroc est cette année « INVITÉ D’HONNEUR ». Comment se présente sa présence ?
R.B : Je crois que les relations étroites entre le Maroc et notre pays sont plus qu’évidentes. Des raisons géographiques et historiques permettent aux entreprises espagnoles de s’intéresser à votre pays qui, en ce moment, est extrêmement intéressant du point de vue de la construction, car votre gouvernement va réaliser un investissement important dans les infrastructures et les installations sportives en vue de l’organisation conjointe de la Coupe du monde de 2030.
Le fait que le Maroc soit un pays invité à Construmat 2024 signifie qu’une importante mission gouvernementale et commerciale nous rendra visite, ce qui facilite l’établissement de toutes sortes de contacts commerciaux. En ce sens, je tiens à souligner que Construmat offre la possibilité d’atteindre un marché très attrayant pour l’industrie espagnole de la construction.
Propos recueillis par Fouad Akalay