Depuis que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste a nommé Chakib Benmoussa président de la Commission spéciale sur le modèle de développement, ce dernier dispose de l’expertise et de la vision de 35 membres qui vont, à titre bénévole, apporter leur pierre à l’édifice du Maroc Moderne.
La composition de cette commission est plurielle. Des profils progressistes cohabitent avec d’autres plus classiques ou consensuels. Si la jeunesse est représentée par 6 membres qui ont moins de 40 ans, une dizaine de femmes connues pour leur compétence en font également partie. C’est un choix qu’il faut saluer bien bas.
Si les professeurs universitaires et les économistes sont bien représentés la commission comprend également des acteurs connus des milieux culturels et des intervenants solides dans des questions de société, sociologues et anthropologues en première ligne.
Il y a également des profils institutionnels comme d’anciens ministres ainsi qu’une demi-douzaine de chefs d’entreprises et même un ancien banquier. Des profils inattendus ont également été sollicités comme celui de chirurgien et d’ingénieur.
Bref cette « Commission Spéciale sur le Modèle de Développement devra s’atteler dès à présent à examiner avec franchise, audace et objectivité l’état des lieux au vu des réalisations du Royaume, des réformes engagées, des attentes des citoyens, du contexte international actuel et de ses évolutions à venir. Elle devrait soumettre à la Haute Appréciation du Roi, d’ici l’été prochain, les grandes inflexions souhaitables et les initiatives concrètes à même d’adapter le modèle de développement. Tout au long de ses travaux, elle œuvrera dans le cadre d’une approche participative et inclusive à favoriser l’implication la plus large ».
« Cette approche », note Chakib Benmoussa, « se doit d’être en interaction avec le reste de la société pour proposer un nouveau modèle de développement « maroco-marocain », inspiré des réalités marocaines et s’appuyant sur les réformes structurelles réalisées ou en cours».
Ce modèle sera élaboré sans la vision des architectes, ceux qui dessinent notre espace de vie quotidien, que ce soit le domestique ou le professionnel, imaginent notre quartier ou encore le centre commercial que nous fréquentons. Quand Lyautey avait, il y a un siècle, en charge le développement des villes coloniales, il s’est entouré des meilleurs architectes dénichés dans la ruche de l’intelligentsia parisienne avec, à leur tête, Henry Prost. Il avait besoin de leurs visions !
Les marocains bénéficient encore des résultats de cette période créative ou les architectes furent la clef de voute du développement des villes et, ce faisant, ont participé à la qualité de vie des citoyens.
Aujourd’hui, au plus haut niveau, on a estimé que le point de vue des architectes n’était pas nécessaire ou du moins pas souhaitable. C’est le prix qu’ils payent pour leurs incessantes divisions et leur manque de vision.
Fouad Akalay
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°178 – Décembre 2019