Connaissez-vous le Solar Decathlon ? Cet évènement biennal international né aux Etats-Unis à l’initiative de l’US Department of Energy, qui met en compétition pendant deux ans, des écoles et universités à travers le monde dans les domaines de l’architecture, du design, de l’urbanisme et de l’ingénierie, organisées en équipes pluridisciplinaires.
La première édition du Solar Decathlon a eu lieu en 2002 aux États-Unis, à Washington et s’est tenue sur le National Mall de Washington. Depuis 2010, une édition européenne du concours a lieu les années paires. La première édition européenne a eu lieu à Madrid en Espagne en 2010.
Créée dans le but de développer l’émulation, l’innovation, la transmission des savoirs et de la recherche dans le domaine des énergies renouvelables et notamment de l’habitat passif, bioclimatique et de l’énergie solaire, la compétition récompense la meilleure réalisation d’une maison de 75 m2 utilisant le soleil comme unique source d’énergie. Les réalisations sont évaluées selon dix critères : l’architecture, l’ingénierie de la construction, les systèmes solaires mis en place, le bilan énergétique, le confort, les performances de consommation des appareils ménagers, la communication et la prise de conscience des enjeux sociaux, la viabilité commerciale et marketing et enfin l’innovation.
Prévue pour 2010, cette première édition Africaine qui sera marocaine permettra à des binômes de travailler avec des universités africaines pour la conception des maisons, en valorisant le savoir-faire et les matériaux locaux africains. Les prototypes seront construits au sein du Green & Smart Building Park de la ville verte de Ben Guérir où elles seront exposées et testées pendant un an.
Durant la compétition, les maisons seront exposées gratuitement au grand public qui viendra nombreux, du Maroc mais également de l’international. Cette édition qui s’annonce « chaude » viendra confirmer les efforts du Maroc en matière de construction durable. Elle donnera l’occasion aux architectes et ingénieurs marocains et africains de confronter leurs idées et expériences et de démontrer que l’Afrique a la capacité de trouver au sein de ses ressources humaines les compétences et le potentiel nécessaires pour mener à bien ses projets d’habitat durable.
Le projet a été confié à l’institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), ce qui est un gage de réussite, au lieu de l’Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE), connue pour la stérilité et l’inefficacité de ses actions, dont notamment l’incapacité à mettre en application la Règlement thermique des constructions au Maroc (RTCM). Autant de tares relevées par la cour des comptes dans son rapport annuel.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°159 – Mars 2018
Fouad Akalay
