Archimedia récidive avec ses complices de toujours, les promoteurs immobiliers KLK Khayatey Living Group et Chaimaa Prestige, qui prouvent que le bon sens n’a pas encore disparu des sphères économiques.
En se voyant confier l’organisation d’un nouveau concours portant sur une nouvelle urbanisation à Dar Bouazza, à la périphérie de Casablanca, avec comme pièce de collection La Maison de l’Image, notre groupe de presse n’a jamais été aussi proche des architectes.
En réservant la compétition aux jeunes architectes de moins de 40 ans nous faisons, avec les maitres d’ouvrage, le pari de l’avenir. Celui de penser que les jeunes architectes sont capables de se dépasser, de proposer des idées nouvelles, d’offrir une alternative au consensus ronflant et ronronnant proposé par la confrérie seyante et régnante.
Cette démarche est la même que celle des entreprises de constructions marocaines qui, pendant longtemps, ont été exclues de certains marchés de travaux publics lancés par le Ministère de l’Equipement. Les anciens cahiers des charges stipulaient que les entreprises soumissionnaires devaient avoir réalisé quelques centaines de kilomètres d’autoroutes comme préalable à leurs candidatures. Cela faisait l’affaire des entreprises étrangères contentes de voir les entreprises marocaines exclues, de facto, de ces compétitions.
Pourtant, il fallait bien que quelqu’un leur fasse un jour confiance et leur confie la réalisation du premier kilomètre d’autoroute !
Fort heureusement, le contrat programme signé entre le Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics et l’Etat marocain est venu mettre fin à cette pratique injuste et inique qui interdisait aux entreprises nationales, certes plus petites et faiblement équipées, de se mesurer à leurs homologues étrangères. Résultat : des autoroutes confiées à des entreprises marocaines qui coutent aujourd’hui bien moins cher à l‘Etat qu’avant la mise en place du contrat programme.
C’est ce qui est attendu du concours d’architecture portant sur La Maison de l’Image : permettre à la jeunesse créative de s’attaquer à des projets d’envergure que la promotion immobilière privée ne leur aurait pas confié dans d’autres circonstances : trop jeunes, pas assez expérimentés, risqué de leur confier un projet si grand, etc. Tels sont les arguments fallacieux qui n’auraient pas manqué de discréditer les jeunes professionnels qui en veulent pourtant avec rage et détermination !
L’autre particularité de ce projet de la Maison de l’Image est celui de construire une partie du projet en terre au lieu de la traditionnelle structure en poteaux-poutres. Le Maroc est un des rares pays qui dispose d’une grande expérience et pratique en la matière, en témoigne un patrimoine incommensurable encore vivant de nos jours.
Les professionnels marocains, pour la plupart, ne savent pas qu’aujourd’hui des règles de calcul des constructions en terre existent et sont déjà entrées en application, comme d’ailleurs le règlement parasismique correspondant.
Fort heureusement, aujourd’hui la terre est logée à la même enseigne que le béton.
Il fallait un projet emblématique pour lancer la reprise des constructions en terre au Maroc : belles, écologiques, et économiques… en somme durables. C’est chose faite maintenant car la future Maison de l’Image a une vocation : celle de devenir un lieu de rencontre international de la photo et du film.
Quelle rampe de lancement et vitrine internationales pour la jeune architecture marocaine !
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°153 – Août/Septembre 2017
Fouad Akalay