Les élections du Conseil National de l’Ordre des Architectes vont avoir lieu le 21 avril 2017. Depuis plus de 15 ans, cette corporation vit, dans sa représentativité, une descente aux enfers qui ne semble pas vouloir s’arrêter.
Pendant longtemps, les représentants des architectes étaient des personnes au-dessus de tout soupçon ayant décidé de s’investir un moment de leur vie et donner de leur temps, de leur énergie et même, parfois, de leur argent pour porter haut la profession qu’ils avaient l’honneur de représenter. Ces architectes ne siégeaient que pour un nombre d’années limitées tant leur sacrifice était louable et sincère. C’était leur tribut à la noble profession à laquelle ils ont dédié leur vie et dont, par leur sacrifice, ils estiment faire avancer son exercice et y mettre un peu plus d’ordre, car c’est bien de cela qu’il s’agit.
À la lecture des tableaux actuels des candidats des différents collèges, nous voyons que trop de candidats ont déjà, à plusieurs reprises, usé leurs pantalons dans les maroquins des bureaux du Conseil National et participé à la déconfiture que connaît cette corporation. Certains sont mêmes anciens présidents sur le retour, parfois multirécidivistes et fiers de l’être. À croire que la fonction de président ou tout simplement d’élu est rentable ! Ou bien, peut être, ces personnes, ont-elles un amour infini et incommensurable envers leur métier au point d’en sacrifier leur vie professionnelle et même personnelle et se mettre Ad vitam æternam au service de leurs confrères !
Allons, allons ! En vérité, la profession est gangrenée par des architectes dénués de toute vertu, véreux et malhonnêtes par-dessus tout. Des profiteurs et des professionnels des élections manipulées par une mécanique machiavélique et bien rodée qui arrivent à s’arroger le pouvoir devant un corps votant découragé, mal informé et qui ne voit pas le bout du tunnel.
Dès lors, le scénario des élections précédentes va-t-il, indubitablement, se répéter ?
On peut en douter, cette fois-ci. Grâce au phénomène fulgurant des réseaux sociaux, des groupes de travail se sont constitués sur la toile, bénéficiant ainsi, d’échanges continus et consistants qui ont appris à leurs membres de se connaître petit à petit. Ce faisant, ils ont constitué des groupes homogènes qui débattent de leurs idées dans ces tribunes opportunes.
De ces échanges sont nées des unions et alliances qui mettront, peut-être pour la première fois, devant les électeurs des architectes candidats qui se sont cooptés sur la toile, et dont on peut espérer, à leur endroit, un vote salvateur et salutaire. Il faudrait, pour cela, que la machine diabolique des spécialistes des élections téléguidées n’arrive pas à torpiller les efforts sincères des autres architectes candidats qui incarnent le renouveau.
La vigilance s’impose.
Fouad Akalay
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°148 – Mars 2017