Elle s’appelle Fatima-Azzahra Bendahmane, elle est jeune et fraichement doublement diplômée de l’Ecole Nationale d’Architecture de Rabat et de l’Ecole polytechnique de Catalunya en « passive design » et outils de contrôle bioclimatique, ainsi qu’en Classe pilote de CLIMATTOP.
Elle vient de gagner le concours de la Maison de l’Image (MDI) organisé par Archimedia pour le compte de KLK KHAYATEY LIVING et CHAIMAA PRESTIGE, des promoteurs immobiliers visionnaires qui participent avec courage et humilité à la promotion d’une jeune architecture marocaine dynamique, engagée et sans complexe.
Premier constat : comme pour les autres compétitions lancées par les promoteurs immobiliers visionnaires, la lauréate est issue d’une école d’architecture marocaine. Preuve en est, s’il en fallait une encore, de la qualité de l’enseignement dispensé localement à une élite qui ne peut accéder au graal qu’au bout d’une laborieuse et rigoureuse sélection. Autant passer par le chas d’une aiguille !
Le deuxième constat c’est que pour la première fois ce concours a nécessité deux rounds tant les débats étaient houleux. Contrairement aux autres concours lors desquels une unanimité se dégageait assez rapidement pour un candidat, celui du MDI n’a pas pu classifier les 3 premiers lors de la première réunion.
Pourtant les membres du jury, dirigé avec brio par l’architecte Rachid Andaloussi, étaient tous, soit des architectes chevronnés et reconnus, soit des acteurs de la vie artistique et culturelle puisqu’en dehors de la composante résidentielle le cœur du projet consistait en un équipement culturel de premier plan : un espace muséal d’expositions et de rencontres dédié à la photo et au cinéma, à la mémoire du Docteur Veyre, pharmacien et compagnon des Frères Lumières qui a habité la Kasbah de Dar Bouazza au début du siècle.
Pour ce faire l’ensemble des candidats on passé un stage de sensibilisation pratique à Marrakech dans un centre de formation dédié à l’architecture de terre, puisque le règlement du concours prévoyait de préserver le caractère séculier de cette Kasbah construite en terre à l’intérieur d’impressionnantes murailles.
Il aura fallu organiser, une quinzaine de jours après la tenue du premier jury, un oral de concours pour venir à bout des trois premières propositions retenues à l’unanimité lors de la première session. Les candidats, armés de leur verve, ont défendu chacun, mordicus, leur approche : un morceau de bravoure tant le jury leur semblait intimidant.
Certes Fatma-Azzahra Bendahmane est sortie gagnante de cette compétition et nous la félicitons, mais c’est toute la jeune architecture marocaine, prometteuse, qu’il faut saluer. Les propositions autant courageuses qu’innovantes, ont donné du fil à retordre à un jury expérimenté et aguerri.
C’était le clap de la fin !
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°161 – Mai 2018
Fouad Akalay