Les états aussi peuvent agir pour l’environnement et la transition énergétique, Emmanuel Macron a présenté mardi 12 Décembre son inquiétude devant les représentants du monde entier concernant les avancées en matière de transition énergétique. Si le bilan n’est globalement pas suffisant selon le président français, et qu’il semble clair que les engagements se mettent en place encore trop doucement, la Suède a en revanche très tôt fait preuve de lucidité et a su s’adapter à des enjeux qui étaient alors bien moins médiatisées qu’aujourd’hui.
Le pays ne possédant aucune ressource fossile sur son territoire, l’intérêt d’en faire importer devenait de plus en plus risqué aux yeux du pays, puisque le contexte critique des années 70 mettait en péril la pérennité d’un tel fonctionnement. D’autant plus que le prix de l’importation pouvait certainement être dépensé dans un autre système énergétique. C’est ainsi que la Suède a commencé à valoriser la force et les qualités que pouvaient représenter les énergies renouvelables disponibles sur son territoire.
Depuis donc maintenant plusieurs décennies, le gouvernement suédois continue de s’engager et de mettre en œuvre une réglementation qui à la fois favorise l’utilisation des énergies propres, et pénalise en parallèle la consommation excessive de polluants, comme le dioxyde de carbone (CO2) par exemple.
En particulier dès le début des années 90, c’est-à-dire déjà avant les premières « COP » (la première étant à Berlin en 1995), la Suède a engagé un système de taxation sur les émissions de CO2. De 33,4 euros en 1991 par tonne de CO2 rejetée, la taxe s’élève en 2015 à 112,3 euros pour les particuliers. Sur la même période pour les industries, le montant de la taxe augmente de 8,4 euros par tonne de CO2 à 67,4 !
Mais cette politique volontaire et avant-gardiste ne s’arrête pas là. Généralement, les dépenses énergétiques du bâtiment sont considérées comme étant très imposantes dans le processus de réchauffement climatique. C’est la raison pour laquelle la Suède a ainsi porté une politique en faveur de la qualité énergétique du bâtiment pour accompagner les industries grandement consommatrices dans les démarches de rénovation énergétique. En parallèle, la politique suédoise en faveur des énergies renouvelables a été rapidement très prometteuse, par exemple en permettant au début des années 2000 aux producteurs d’une électricité verte de pouvoir revendre leur énergie sur des plateformes spécialisées.
Aujourd’hui, la Suède se révèle comme étant exemplaire en matière de réductions de consommations énergétiques. Si la France a réduit la consommation de 8 % en moyenne par habitant entre 1973 et 2014, la Suède a quant à elle réussi à la faire diminuer de 16,5 %, plus du double ! À l’échelle de l’Europe, mais aussi du monde puisque l’enjeu est planétaire, le pays scandinave peut se vanter d’être un exemple à suivre, après avoir impulsé une dynamique tout à fait positive et digne d’inspiration. En revanche, les efforts remarquables de la Suède ne sont certainement pas une raison pour stopper les démarches engagées.
Dès maintenant donc, l’ensemble du monde politique semble être contraint d’agir en vitesse et en coopération, en respectant les engagements qui sont pris, notamment depuis les Accords de Paris de 2015 et depuis le Sommet du 12 Décembre 2017. Par la taxation sur la création d’énergies polluantes, par la stimulation de l’utilisation des énergies propres, en bref par une réglementation orientée et collective, les territoires engagés pourront devenir performants à l’image de la Suède.
Source: Lumières de la ville