Selon les auteurs du rapport intitulé « Vers un modèle de villes intelligentes partagées », remis au début de l’été au Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, il existe bien un modèle français de la Ville Intelligente capable de s’hybrider avec d’autres projets internationaux. Ce rapport que les différents acteurs de la ville et des territoires peuvent enrichir, a été présenté fin septembre par l’Association des Villes Internet, dans le cadre d’un cycle de rencontres.
La France a-t-elle développé et peut-elle exporter un modèle de ville intelligente ? C’est la question que se posait la Gazette des Communes, le média de référence de la fonction publique territoriale et des collectivités locales du Groupe Moniteur. Cette question faisait suite au rapport remis par Akim Oural, conseiller métropolitain délégué au Schéma d’Aménagement Numérique et Nouvelles Technologies et président du groupe de travail numérique de la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée ; Emmanuel Eveno, professeur et chercheur à l’université Toulouse-II, directeur du laboratoire LISST-Cieu et président de l’association Villes Internet ; Florence Durand-Tornare, fondatrice et déléguée générale de Villes Internet ; et Mathieu Vidal, maître de conférence à l’université d’Albi, à Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères.
Ce rapport de 200 pages issu d’une centaine d’auditions, entretiens et voyages d’études de l’Amérique latine à l’Afrique, qui fait suite à une commande ministérielle, lancée en janvier 2017, dessine, selon ses auteurs, « une stratégie en faveur de la promotion du savoir-faire français dans la construction des villes de demain à travers le monde et surtout sa capacité à s’hybrider avec d’autres savoir-faire à l’international ».
Première dans l’histoire des rapports ministériels, ce document de travail est totalement « ouvert », chacun pouvant l’enrichir dans le cadre d’un espace de contribution en ligne et une série de rencontres en vue d’éditions complémentaires sur 3 ans. L’une de ces premières rencontres, organisée par l’Association des Villes Internet, s’est tenue fin septembre au siège de la Mutuelle Nationale territoriale à Paris, l’occasion pour les auteurs de présenter leur travail et d’inviter les participants a participer au débat qui devrait permettre de conduire à un modèle de ville et même de territoire qui associe « intelligemment », tous les acteurs capable de co-construire la ville de demain.
« La ville intelligente n’est pas seulement un acte de marketing, c’est d’abord un facteur de rayonnement et d’attractivité, résultat d’une stratégie large de territoire », avait d’ailleurs affirmé Akim Oural, à la Gazette des Communes, évoquant ainsi le label « French Tech » qui s’est fixé pour objectif de créer une véritable écosystème entre les collectivités, les acteurs privés, les grands groupes, les académies de formation et start-up et qui pourrait conduire, pour les territoires engagés dans une démarche de transformation de la ville, à une labellisation « French Cité », selon des principes et des valeurs identiques à ceux des Villes internet. « Un projet qui pourrait d’ailleurs être porté par les métropoles », avait alors précisé Akim Oural.
Si l’objectif de ce rapport, porté désormais à la connaissance des acteurs de la ville intelligente est de faire essaimer le concept français, reste à savoir si la France, si innovante soi-elle peut jouer un rôle dans la construction de la ville numérique dans le contexte international, avec un modèle de reproductible, qui pourrait devenir stratégique pour l’Europe et s’opposer aux blocs américain et asiatique dont la vision de la Smart City est totalement différente.
C’est dans cette logique d’internationalisation des territoires innovants que Jean-Michel Zabiegala et Pierre-Arnaud Barthel, chefs de projet à l’Agence Française de Développement, ont présenté, lors de cette première rencontre les dispositifs permettant d’accompagner les collectivités françaises dans le montage de coopérations internationales, notamment les fonds FICOL, lesquelles permettent aux collectivités françaises d’accompagner des projets dans les pays en développement. Ils ont également présenté le guide Smart City, un outil qui a pour vocation à accompagner les collectivités, en France et à l’étranger, dans le déploiement de leur stratégie numérique.
« La Ville Intelligente est un moyen pour les collectivités de se projeter dans la durabilité », a souligné Hélène Hampartzoumian, chargée de mission à la Délégation pour l’Action Extérieure des Collectivités Territoriales en présentant les différents appels à projet que la DAECT propose chaque année pour accompagner les collectivités territoriales dans le développement de leurs relations à l’international.
Des projets pilotes de ville intelligente partagée, sont déjà en cours, c’est notamment le cas la métropole Lilloise avec la ville de Quito au Pérou, présenté par Akim Oural, et la Ville de Besançon avec Dakar au Sénégal, présenté par Myriam El Yassa, conseillère municipale déléguée au numérique. Un modèle collaboratif de développement de villes innovantes qui devrait certainement en intéresser d’autres.
Enfin dans le cadre de cette première rencontre, six personnalités ont présenté, leur vision de la Ville Intelligente Partagée en s’appuyant sur leur propre expérience. A l’exemple des villes d’Albi et Fleury-sur-Orne qui ont présenté les actions menées dans leurs collectivités dans le domaine du numérique, et surtout dans l’opportunité qui y réside dans la fabrique d’un réseau international d’échanges de savoirs-faire
Pour accéder à l’espace de travail partagé : cliquer ICI
Source : www.villeintelligente-mag.fr