En Avril dernier, la fédération nationale de l’industrie hôtelière, NICOLL Maroc, et ses partenaires ont organisé une rencontre sur « la qualité de l’eau dans les établissements d’hébergement touristique » à Casablanca. Cet événement a réuni un bon nombre de professionnels : architectes, acteurs en charge des réseaux d’eaux sanitaires, directions techniques et services de maintenance d’hôtels, bureaux d’études et autres, afin d’informer et débattre sur la problématique de la qualité de l’eau dans les établissements recevant du public (ERP), en particulier les hôtels.
Parmi les professionnels ayant contribué à l’organisation de cette rencontre, nous retrouvons GIRPI du groupe ALIAXIS, spécialistes internationaux et marocains des canalisations dans les ERP dits sensibles tels que les hôtels et les hôpitaux, ainsi que l’Institut Pasteur du Maroc, l’Institut National d’Hygiène, l’association CAPRIS dotée d’une expertise dans la problématique de contamination Légionnelles et Pseudomonas.
La question de fond traitée lors de cette rencontre a été la question des réseaux d’eau intérieurs, d’un point de vue purement technique et approfondi : réglementation et conception, réalisation et maintenance, aspects sanitaires et environnementaux.
Étant un véritable problème de santé publique, la question de l’eau à l’intérieur des bâtiments a beaucoup interpellé scientifiques et gestionnaires. C’est dans ce sens que cette rencontre s’est orientée, afin d’en cerner les contours, de mettre en place les procédures et les règlements nécessaires et sans cesse continuer à surveiller les réseaux.
Également, parmi les objectifs souhaités à long-terme est que cette pathologie soit soumise à une déclaration obligatoire au Maroc pour une véritable prise de conscience, surtout par les ministères de santé et de tourisme, les autorités locales ainsi que les spécialistes d’hébergement touristique.
En effet, les organismes de surveillance souhaitent mettre en évidence la nécessité d’identifier les risques sanitaires associés aux réseaux d’eau intérieurs comme les légionnelles, de prévenir, de gérer et de traiter la contamination des réseaux d’eau conformément à la règlementation en identifiant les principaux points à risques.
Les participants à cette conférence ont eu l’occasion aussi de connaître les cas et les types de pathologies, les conditions de leur apparition et les facteurs favorables à leur prolifération.
Ce fut également l’occasion d’aborder d’autres dimensions aussi importantes pour la maitrise des risques :
• Le cadre règlementaire et normatif des réseaux d’eaux intérieurs : les principales exigences, l’intérêt et les limites des valeurs seuils de contamination.
• L’interprétation des résultats, les circulaires légionnelles, les règles anti-pollution.
• Les responsabilités juridiques liées à la légionellose, à la sécurité sanitaire et autres.
• Les facteurs de risque de prolifération et les moyens de lutte : les domaines d’action, l’eau dans les canalisations.
• La surveillance et les méthodes d’analyses.
• Les désinfections préventives et curatives.
Depuis la vision 2010 lancée par Sa Majesté Le Roi en 2010, le Ministre du Tourisme s’attèle à un ambitieux programme pour augmenter significativement le nombre de touristes en mettant la durabilité au cœur de la stratégie de développement touristique. Le Maroc témoigne, depuis l’année 2006, de sa volonté de promouvoir un tourisme responsable qui respecte et met en valeur son environnement naturel, tout en valorisant son patrimoine culturel, matériel et immatériel.
Continuer à faire du tourisme l’un des moteurs du développement économique, social et culturel du Maroc et « faire partie des 20 plus grandes destinations mondiales et s’imposer comme une référence du pourtour méditerranéen en matière de développement durable »,
telle est l’ambition avouée du secteur.
Pour réussir cet objectif, il faudra construire de très nombreux établissements hôteliers aux standards internationaux, capables de recevoir aussi bien des touristes nationaux qu’internationaux, dans les meilleures conditions de confort.
Dans un contexte de changement climatique et de stress hydrique, la qualité sanitaire de l’eau prend toute son importance. Le label Clé Verte initié par le Ministère du Tourisme attache de l’importance à la réduction de la consommation d’eau dans les établissements hôteliers, mais quid de sa qualité ? Pourtant, les hôteliers s’intéressent vivement à la qualité sanitaire et microbiologique de celle-ci pour préserver la santé de leurs clients, gage de confiance pour assurer une relation pérenne avec eux.
Le SYSTEM’O de GIRPI, une solution parfaitement adaptée aux ERP
SYSTEM’O®, POUR LES RESEAUX D’EAU À HAUTE EXIGENCE SANITAIRE
Pour répondre aux exigences strictes des établissements de santé, des hôtels ou encore des logements collectifs en matière de qualité de l’eau, GIRPI présente le SYSTEM’O, système complet en PVC-C pour la distribution de l’eau chaude et froide sanitaire.
LES ATOUTS MAJEURS DU SYSTEM’O ®
• Pas de corrosion et entartrage limité, PVCC est l’un des matériaux les moins promoteurs de biofilm CPVC.
• Adapté aux traitements recommandés par le ministère des affaires sociales et de la santé.
• Classement feu Bs1d0 (Euroclasses).
• Pas de risque de confusion sur chantiers (deux tubes distincts et une gamme commune de raccords).
• Maîtrise des temps de pose.
La rédaction
« Les gestionnaires d’installations publiques ou privées doivent veiller à l’entretien des installations, notamment à leur nettoyage et leurs désinfections systématiques »
Najia AMEUR
Ingénieur en Chef Principal
Responsable du laboratoire
de caractérisation des pathogènes
d’origine alimentaire Institut National d’Hygiène
Najia Ameur : « La Legionella est une bactérie ubiquiste des milieux hydriques, qui colonise largement les installations artificielles (réseaux d’eaux chaudes sanitaires, jacuzzis, douches spa, tours aéroréfrigérantes, fontaines décoratives, etc.). Ainsi, l’infection par la Legionella (légionellose) est due à une inhalation des aérosols provenant des sources environnementales contaminées par la bactérie.Elle peut être de gravité variable, allant d’un accès fébrile bénin (fièvre de Pontiac) jusqu’à une forme potentiellement fatale de pneumonie (maladie du légionnaire).
En effet, les établissements avec des installations complexes comme les hôtels, les hôpitaux, les stations thermales sont les plus colonisés par la Legionella et constituent un risque potentiel pour la transmission de la maladie aux usagers. En Europe, environ 20% des cas de légionellose détectés sont considérés être associés au voyage / hôtel et résidences touristiques et camping. Près de 200 cas de légionellose sont reliés chaque année à la fréquentation d’hôtels ou résidences de tourisme ou campings.
Les systèmes d’eau chaude sont les plus fréquemment impliqués et source d’infection dans de nombreuses épidémies de la maladie du légionnaire. La croissance et le développement des légionnelles sont favorisés par la stagnation des eaux (par exemple par non-utilisation d’un robinet ou d’une douche pendant > 15 jours), la présence de protozoaires (amibes libres), de résidus métalliques, d’une microflore, de dépôts de tartre et de certains matériaux.
Au Maroc, la légionellose n’est pas incluse dans la liste des maladies à déclaration obligatoire et peu de données sur la maladie sont disponibles, mises à part quelques études de cas de certains établissements recevant du public réalisées par l’Institut Nationale d’Hygiène sur les eaux chaudes sanitaires (ECS) des bains maures, les salles de sport, les hôpitaux et cliniques, stations thermales, hôtels et navires et celles de l’Institut Pasteur sur les eaux chaudes des hôtels et des hôpitaux. Les résultats de ces études publiées montrent que le risque de Legionella existe au Maroc et la légionellose reste une maladie confondue avec les autres pneumonies.
Il est temps de prendre conscience du danger de Legionella et son risque tout en renforçant :
• Les capacités nationales en matière de bases scientifiques et réglementaires
• Le diagnostic technique pour évaluer et gérer le risque causé par la présence potentielle de Legionella dans les installations de production et de distribution d’eau chaude sanitaire des bâtiments recevant du public.
• Optimiser la conception des canalisations dans les ERP, avec expertises et audits et fournir un guide d’information à l’attention des gestionnaires de ces établissements.
• Les gestionnaires d’installations publiques ou privées doivent veiller à l’entretien des installations, notamment à leur nettoyage et leurs désinfections systématiques, ainsi qu’à l’application d’autres méthodes, physique (température) ou chimiques (désinfectant), pour limiter la prolifération. Dans les établissements à fonctionnement saisonnier, ces opérations d’entretien doivent être réalisées avant l’ouverture de l’établissement au public.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°161 – Mai 2018