Aujourd’hui, la problématique de l’habitat menaçant ruine au Maroc engendre un phénomène généralisé de plus en plus grave. Ce dernier concerne tous les tissus urbains, notamment les logements des immeubles collectifs délabrés à usage principal d’habitation, les habitations et riads ainsi que les bâtiments historiques dans les médinas et les équipements dans un état dégradé.
La loi n° 94-12 relative aux bâtiments menaçant ruine et à l’organisation des opérations de rénovation urbaine, définit cette typologie, comme étant « toute construction ou installation ne remplissant plus les garanties de solidité nécessaires en raison du délabrement d’une de ses composantes principales intérieures ou extérieures, ou du fait de son édification sur un terrain exposé aux risques ».
Nous remarquons que l’environnement physique urbain et architectural souffre de plusieurs dysfonctionnements, et que le bâti a perdu sa propre identité qui différencie chaque ville, les équipements et les structures d’accueil sont devenus rarissimes et ceux existants ont perdu leurs vocations de base.
L’Etat impose un nouveau dispositif juridique
Dans ce cadre, le ministre de l’Aménagement du Territoire National, a présidé une journée de sensibilisation le mardi 3 avril 2018 au siège du Ministère en présence des responsables et des cadres des services internes et externes.
Cette rencontre avait pour objectif de mettre en place les mesures adéquates et de chercher les solutions capables de sauver les constructions menaçant ruine, et de faire un suivi ponctuel de la gouvernance et des modes opératoires établis.
Cela dit, dans son allocution d’ouverture, le ministre a rappelé l’importance de cette rencontre, qui vise d’une part à asseoir une approche globale et intégrée de traitement des bâtiments menaçant ruine qui représentent des risques graves et imminents et nécessitent des interventions urgentes ; et d’autre part à soutenir une démarche anticipative qui repose sur la planification à long-terme et la mobilisation des mécanismes appropriés.
En outre, les différents intervenants ont abordé les principales problématiques scientifiques et techniques soulevées et encore les nouveautés et les attentes en matière de traitement des bâtiments menaçant ruine et de l’organisation des opérations de rénovation urbaine.
Le débat qui a suivi les travaux de cette journée a été fructueux et a permis d’adopter des suggestions à porter aux instances concernées pour en tenir compte, et ce en terme de mesures d’accompagnement lors de la mise en œuvre de la loi 12.94 et de son décret d’application.
La rédaction
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°161 – Mai 2018