le top des inventions architecturales extravagantes : briques champignon, sudation architecturale, chasseur d’air ou cellule nomade… les architectes n’ont cessé de repousser les limites de la réalité architecturale cette année là ! En voici quelques exemples. « El observatorio de nubes » fait transpirer les murs.
Cette invention de l’architecte espagnole Carolina González Vives est une sorte de bulle flottant au-dessus du toit et rattachée au bâtiment par un système de tuyaux. Cet « observatoire à nuages » repose sur un principe simple: celui de la sudation. La capsule gonflable capte la vapeur d’eau produite par les immeubles et la condense en fines gouttelettes d’eau. Recueillie dans l’immense bulle transparente, cette dernière va, sous l’effet des rayons, s’évaporer à nouveau et ainsi, rafraîchir l’air environnant. Un procédé biomimétique qui, pour une fois, ne prend pas la forme d’un calamar ou d’une aile de papillon géante !
Bientôt des maisons en briques de champignons ?
Un artiste et inventeur fou, Phil Ross, a développé un concept de construction organique. A l’aide de la partie racinaire et filamenteuse des champignons, le mycélium, il élabore un nouveau matériau dont les propriétés sont extrêmement riches. Sa théorie de la « mycotecture », croisement entre l’architecture et le mycélium, repose sur la substitution des matériaux composites et plastiques de nos paysages quotidiens par des éléments biologiques produits par les champignons.
Les propriétés du mycélium sont nombreuses :
– il se développe rapidement, bien plus que le bois nécessaire à la construction sa mise en culture est très économique, un peu d’agar-agar suffit (vous savez, ce qui sert de base aux boîtes de pétri, cette gelée sucrée!)
– il est extrêmement isolant et pourrait être intégré dans les cloisons pour limiter le réchauffement des foyers et le dégagement de gaz à effet de serre
– il est extrêmement léger
– il est résistant
– il est ininflammable
– sa capacité d’absorption des chocs et de déformation est plus grande que les parpaings ou le béton
– il possède la capacité de fusionner avec lui-même et peut ainsi réaliser des soudures naturelles…
Imaginez ! Bientôt nos voitures ne prendront plus feu, les trous de nos vêtements se boucheront d’eux-mêmes, nos boeings seront légers comme des plumes et en cas de crise, nous pourrions même manger les murs de nos appartements…
Vers un tarmac photovoltaïque
Au sud-ouest de l’Inde, dans l’état de Kerala, l’aéroport de Cochin a inauguré en août dernier une immense ferme solaire de plus de 46 000 panneaux solaires et couvrants près de 18 hectares. Cette mer photovoltaïque, ourlant les pistes, produit ainsi pas moins de 50 000 kilowatts/heure, une quantité suffisante pour rendre l’aéroport autonome en énergie. A terme, lorsque la ferme sera pleinement opérationnelle, le surplus de production pourra même être vendu…
Une tour pour carotter l’air. Un groupe de designers a imaginé un gratte-ciel servant de base de données à la qualité de l’air. Air Monument est une tour conceptuelle et longiligne, surmontée d’un anneau capable de récolter et de conserver les échantillons d’air au cours du temps. La plupart des éléments de la tour peuvent flotter dans l’air en utilisant l’énergie éolienne ainsi qu’une structure pneumatique, assurant le maintien de la tour, même en cas de catastrophe. Après les graineteries et le conservatoire de patrimoine génétique, voici donc la réserve à air. Une idée qu’il faudrait peut-être souffler à Pékin, en alerte rouge en décembre dernier.
Un tiers lieu mobile
Le projet Matrioshka, conçu par l’association Quatorze avec les Ateliers de Paris, et présenté pour la première fois lors de la conférence sur le climat en décembre dernier, repose sur la proposition d’un service mobile et modulable : l’apport en énergie où que l’on se trouve en ville. Un routeur Wi-Fi et des panneaux solaires agrémentent ce petit équipement capable d’offrir internet ainsi que de nombreux espaces de recharge pour ordinateurs et téléphones. L’équipement peut même se déplier et ainsi déployer une table de travail et plusieurs assises. Un engin qui ressemble aux « vélos recharges » que l’on trouve actuellement dans les gares et les aéroports. Mais cette fois, plus besoin de pédaler et le module sort des murs pour coloniser les rues animées.
Une ferme modulaire
OVA studio s’est invité à New York pour y localiser son projet Hive-Inn City Farm. Afin d’offrir aux New-yorkais, friands d’initiatives relatives à l’agriculture urbaine, un concept de ferme original, le studio a imaginé empiler des conteneurs d’expédition pour constituer une « tour végétale ». La séparation de fonction, propre à l’architecture, serait appliquée à l’agriculture, distinguant les types de cultures selon les conteneurs. Légumes racines, céréales, cucurbitacées et aromatiques ne se rencontrent donc jamais. Mais l’avantage d’une telle construction réside dans la facilité à démonter cet avatar urbain à l’aide d’une grue!
Source : www.lumieresdelaville.net
Paru dans CDM Chantiers du Maroc – n° 135 – Janvier 2016
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