Les 5, 6 et 7 décembre prochain, la ville de Lyon accueillera la 4ème édition de Paysalia : le salon dédié au paysage jardin et sport. La thématique principale de cette édition portera sur « Les jardins et espaces verts, porteurs et boosters de biodiversité ». Cette édition se penchera sur l’évolution des pratiques de gestion et recours à des espèces animales ou végétales et s’intéressera à l’approche « zéro produits phytosanitaires ».
Comme d’habitude, le salon connaîtra la participation d’acteurs du secteur public et privé qui échangeront et débattront des divers questions liées à la biodiversité ainsi que sur ses techniques de développement. « Paysalia est ce lieu où tous les acteurs de la filière paysage, représentant les entreprises (concepteurs, entrepreneurs, collaborateurs des entreprises), les collectivités (élus, directeurs d’espaces verts, ingénieurs et techniciens territoriaux) et les acheteurs privés, viennent découvrir les nouvelles tendances et les dernières innovations. Rencontres, échanges, business seront, comme les éditions précédentes, placés sous le signe de la convivialité et du partage», explique Catherine Muller, Présidente du salon.
Valorisation des innovateurs en développement durable
Chaque édition du salon Paysalia est l’occasion pour les acteurs innovants en matière de développement durable d’être valorisés à l’occasion des Trophées Paysalia. En 2015, la société La Mésange Verte a ainsi reçu le Trophée Paysalia du Développement Durable pour son collier Ecopiège, une méthode écologique alternative pour lutter contre les chenilles processionnaires du pin. Pour Jocelyne Camerani, gérante de la Mésange Verte :« Dans notre domaine de compétences, la biodiversité est importante, elle permet de préserver la cohorte de prédateurs de la chenille processionnaire. Cette biodiversité n’est possible qu’en l’absence de pesticides et en favorisant l’habitat de ces prédateurs, ainsi mésanges, mouches et guêpes parasites pourront jouer le rôle de régulateurs naturels des populations ».
La même année, l’entreprise Koppert était récompensée par un Trophée Paysalia pour son piège BUXatrap destiné aux papillons mâles de la pyrale du buis, un dispositif respectueux de l’environnement. L’entreprise croit aussi en la biodiversité animale, comme l’explique Thibault Crance, Market, manager Green Area chez Koppert :« L’introduction des insectes auxiliaires laisse le temps à la faune naturelle de s’installer et de faire son travail. Prenons l’exemple du puceron sur les rosiers, l’introduction de chrysope permet aux syrphes et aux parasitoïdes de se développer et de contrôler avec les auxiliaires introduits le ravageur cible ».
Implication du secteur privé
A l’image de la ville de Lyon, les collectivités impliquent les entreprises privées dans leur démarche, notamment à travers l’intégration de volets de biodiversité dans les marchés publics. Cela a entraîné un changement de pratique des acteurs privés et une hausse de la demande du grand public, notamment sur des espèces de fleurs ou sur des équipements comme les hôtels à insectes.
Tarvel, entreprise de la région lyonnaise, fait partie de ces entreprises précurseurs et force de proposition auprès des collectivités, des entreprises et des particuliers. Spécialisée dans la biodiversité domestique, cette entreprise du paysage travaille avec des espèces végétales et animales rares. Emmanuel Mony, PDG de Tarvel, explique son approche : « Au départ, nous avons surtout travaillé avec des races d’animaux en voie de disparition, comme le mouton Solognots, un petit mouton rustique qui présente un réel intérêt pour le débroussaillage notamment dans les zones difficiles d’accès. Nous comptons actuellement un cheptel de 450 moutons qui sont installés chez une trentaine de nos clients. On travaille également avec certaines races de vache, de poules et de cochons. Nous participons ainsi à la réhabilitation de ces races en voie de disparition. Nous croyons également beaucoup en l’économie circulaire. Ainsi pour la laine de nos moutons, nous travaillons avec un atelier protégé qui fabrique de la feutrine, feutrine que nous utilisons pour nos objets promotionnels ».
En matière de biodiversité végétale, Tarvel travaille depuis de nombreuses années avec l’Institut Vavilov à Saint-Pétersbourg, structure qui dispose d’une banque mondiale de 320 000 variétés de céréales, fruits et légumes. L’entreprise fait appel à l’institut pour obtenir et réimplanter des espèces rares, dans la lignée de la tradition lyonnaise. En effet, au 19ème siècle, la région de Lyon était créatrice de nombreuses variétés de fruits et de légumes comme la Monstrueuse de Lyon, une tomate. Tarvel propose ainsi à ses clients entreprises la mise en place de jardins conservatoires de fruits et de légumes anciens, partagés avec les salariés. C’est le cas du nouveau siège de SEB à Ecully, où Tarvel aménage ce type de jardin, comme dans son propre siège à Genas. « En matière de biodiversité domestique, en matière de végétal, nous avons tout à faire », souligne Emmanuel Mony. « Avec ce que nous avons à disposition au sein de l’Institut Vavilov, nous avons la solution pour nourrir le monde entier. Nous savons que telle ou telle variété est capable de résister à tel ou tel climat. Nous avons la possibilité d’adapter les fruits et les légumes à chaque pays ».
La rédaction
La biodiversité à l’honneur de Paysalia 2017
La biodiversité, dimension centrale dans l’ADN du paysagisme, sera au cœur de l’édition 2017 de Paysalia, à travers de nombreux temps forts :
• Trophées Paysalia nouveauté et développement durable,
• Conférences thématiques, par exemple :
– Valorisation commerciale de la biodiversité,
– Génie écologique : écologues et entreprises du paysage main dans la main,
– Développement de produits adaptés aux utilisations en jardins urbains…
• Les journées Ville Verte.
De nombreux exposants spécialisés en biodiversité seront également présents.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°152 – Juillet 2017