NUROL est un conglomérat industriel turc opérant principalement dans la construction, mais aussi dans l’énergie, le tourisme ainsi que la fabrication de véhicules militaires. NUROL Construction Co., fondée en 1966, est l’entreprise pionnière du groupe regroupant 44 entreprises et coentreprises présentes dans 25 pays à travers les cinq continents, et qui emploie plus de 20 000 salariés et réalise un CA annuel consolidé de 1 Milliard USD.
Les opérations à l’étranger qui ont débuté en Arabie saoudite au début des années 80, se sont étendues aux pays de la CEI (Communauté des États indépendants) établis après la désintégration de l’Union soviétique en 1990. En 2000, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont devenus le marché cible de l’entreprise. Au cours de cette période, parallèlement aux opérations à l’étranger, les opérations à l’intérieur de la Turquie se sont également poursuivies et de nombreux projets dans le cadre des principaux complexes industriels et des investissements d’infrastructures de la Turquie ont été réalisés.
Au Maroc, NUROL a commencé ses activités à partir de 2013, année durant laquelle l’entreprise a ouvert ses bureaux à Casablanca. Elle a inauguré ses opérations avec la signature d’un contrat avec ADM et l’OCP. De fait, avec son expertise internationale, l’entreprise turque a décroché haut la main l’appel d’offres lié à la réalisation des lots 3 et 4 de l’autoroute El Jadida-Safi. Le premier tronçon relie Sidi Smail à El Oualidia tandis que le deuxième connecte El Oualidia à Safi.
Ce projet permet de gagner jusqu’à 3 heures sur le trajet Casablanca-Safi. Doté d’une enveloppe de 2 Milliards DHS, cet investissement s’étend sur 81,7 km, et dont le coût est essentiellement absorbé par les travaux de chaussée à raison de 43%, et 20% des 9 Milliards concernent les travaux de terrassement tandis que le reste est dépensé dans les ouvrages d’art, les travaux de drainage et l’installation du chantier.
Pour rappel, le projet de l’autoroute El Jadida-Safi devait être remis à ADM en mars 2015. Cependant, le groupe a accusé un retard qu’il estime justifié en raison de quelques obstacles d’ordre climatique et technique, ainsi que par la population environnante. Concernant ce dernier point, le management de NUROL estime qu’il s’agit d’un fait « innocent », en ajoutant qu’ « il nous arrive d’en employer quelques-uns même s’ils sont sous-qualifiés, nous les formons et c’est de leur droit de demander du travail. Le problème sur lequel nous n’avons aucune maîtrise reste celui de l’expropriation des populations habitant sur le circuit de cette autoroute».
Au final, ce sont 1 592 personnes qui ont travaillé à la réalisation de ce projet dont 100 Turcs et 1 492 Marocains.
A souligner que ce projet a été suivi de très près par le top management en Turquie qui considère cette première expérience comme un challenge, et surtout comme un tremplin vers le marché marocain, qui reste très prometteur pour le Holding turc.
La rédaction
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°147 – Février 2017