La transition vers la mobilité électrique, laquelle ne cesse de se développer au Maroc, se dirige à pas sûrs et accélérés pour le déploiement d’un véritable écosystème à même de profiter des opportunités et des avantages qui se profilent. Mais n’est-il pas le temps de passer à la vitesse supérieure ?
Une question qui se veut légitime au regard de l’ensemble des initiatives prises par les différents acteurs pour amorcer un ensemble de dynamiques en matière de mobilité électrique, notamment à travers la conclusion de partenariats avec des constructeurs étrangers de véhicules électriques ou l’industrialisation même de solutions marocaines, particulièrement face à l’annonce de la fin des voitures thermiques en Europe en 2035.
Parmi ces initiatives, le lancement par le constructeur allemand Opel, de la voiture électrique Opel Rocks-e, fabriquée dans l’usine de Stellantis à Kénitra et développée dans le laboratoire de recherche Morocco Technical Center à Casablanca.
Citons également le lancement par STMicroelectronics de sa nouvelle ligne de production de composants électroniques à Bouskoura ou le lancement de “iSmart” qui se veut la première borne de recharge intelligente des voitures électrique 100% réalisée par des compétences marocaines, ainsi que la mise en place d’une ligne de production à Benguerir.
Approché par la MAP, le président de l’Association professionnelle intersectorielle pour la mobilité électrique (APIME), Omar El Harti, a souligné que la mobilité électrique n’est plus un effet de mode aujourd’hui, mais devient plutôt “un must”, eu égard à l’arrêt de production des véhicules thermiques, annoncé par plusieurs constructeurs automobiles et aussi le vote de la loi en Europe par rapport à l’arrêt de fabrication et de commercialisation des véhicules thermiques en 2035.
D’après lui, l’écosystème de la mobilité électrique au Maroc est “largement installé”, au moment où des entreprises travaillent sur cet aspect depuis plusieurs années.
Dans ce sens, M. El Harti a estimé que les entreprises marocaines disposent des compétences permettant d’intervenir sur toute la chaîne de valeur de la mobilité électrique, ainsi que celles nécessaires pour concevoir, fabriquer, installer, maintenir et exploiter tout équipement faisant partie de l’infrastructure de recharge des véhicules électriques.
Mobilité électrique au Maroc : quid des enjeux ?
Pour parvenir à développer la mobilité électrique, l’enjeu qui se pose est celui de l’infrastructure de recharge, a fait remarquer le président de l’Association professionnelle, créée récemment pour fédérer l’ensemble des opérateurs de l’économie marocaine concernés par cette thématique, ainsi que pour élaborer et défendre une attitude commune intersectorielle devant la problématique de la mobilité électrique.
Et de noter que des actions de sensibilisation des consommateurs s’imposent également pour accompagner le consommateur lors de cette phase de transition et de changement d’habitudes. Au niveau des véhicules électriques, il a relevé que le problème ne se pose pas, puisqu’”ils seront disponibles à la vente et qu’il n’y a pas un risque d’avoir un souci d’allocations”.
Dans ce sens, il a fait savoir que de nouvelles marques seront distribuées au Maroc “très prochainement” avec tout un line-up électrique, notant aussi une arrivée en masse des véhicules électriques à partir du deuxième trimestre de 2023.
Objectif : installer plus de 2.500 bornes de recharge à l’horizon 2027
Avec les projections actuelles qui prévoient 25.000 véhicules dans le parc marocain d’ici 2027 avec une évolution exponentielle, “nous nous fixons comme objectif d’installer un minimum de 2.500 bornes de charge à l’horizon 2026-2027”, a indiqué M. El Harti.
“Nous parlons actuellement de 2027, parce que nous voulons démarrer avec des objectifs court et moyen termes permettant d’amorcer la mobilité électrique à partir de 2023, notamment avec le lancement dernièrement de la Dacia Spring, et les annonces prévues dans les 2 ou 3 mois qui suivent”, a-t-il expliqué.
L’avenir prometteur de la mobilité électrique permettra, sans doute, de promouvoir les déplacements décarbonés, à la faveur de l’atteinte des objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de développement durable.
Source : La MAP