Fibre de bois, chanvre, lin, laine de mouton, plumes de canard, paille… Les isolants biosourcés tentent de trouver une place de plus en plus importante dans la construction. La RE 2020 prévoit notamment de les intégrer au cœur de ses dispositifs. Alors qu’est-ce qu’un isolant biosourcé ? Comment les reconnaître et quelles sont leurs applications dans le secteur du bâtiment ? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ?
Qu’est-ce qu’un isolant biosourcé ?
Les isolants biosourcés sont des matériaux isolants issus de filières naturelles et renouvelables. Parmi celles-ci, on trouve la biomasse animale, la biomasse végétale, des éléments minéraux mais également des matériaux écologiques ou recyclés. Un isolant thermique ou acoustique biosourcé permet de réduire les consommations énergétiques d’un bâtiment. Intégrés dès la conception des structures, ces éco-matériaux permettent d’isoler les enveloppes extérieures et intérieures. Dans le cas de la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires, l’emploi des isolants biosourcés permet d’isoler les enveloppes intérieures ou extérieures tout en améliorant le bien-être des occupants.
Identifier un isolant biosourcé
Tous les matériaux ne peuvent pas prétendre au label biosourcé. Pour être reconnus comme tels, les isolants sont passés en revue par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). En avril 2012, le code de la construction et de l’habitation a créé un label “bâtiment biosourcé” pour les constructions qui bénéficient d’une isolation thermique biosourcée. Il est également impératif que l’isolant biosourcé dispose d’une performance thermique équivalente aux autres isolants.
Isolants biosourcés et construction
Si l’utilisation des isolants biosourcés dans la construction des bâtiments tertiaires est loin d’égaler les isolants synthétiques, on trouve néanmoins quelques indémodables. Ces isolants biosourcés sont également utilisés en rénovation. On estime que la part d’isolants biosourcés représente 10 % du marché de l’isolation.
Quels sont les différents types d’isolants biosourcés ?
Les types d’isolants biosourcés utilisés dans la construction sont variés. On les classe généralement en fonction de leur origine ou de leur composition. On distingue donc les isolants d’origine animale, végétale, minérale ou recyclée :
- La laine de mouton,
- Les plumes de canards,
- La ouate de cellulose,
- Le chanvre,
- Le liège,
- Le lin,
- La paille (de blé),
- La fibre de coco,
- Les textiles recyclés (coton)
- La ouate de cellulose,
- La perlite.
L’utilisation des isolants biosourcés en construction
Pour qu’un isolant biosourcé trouve sa place en construction, il doit répondre à certains critères. Avant tout, ils doivent respecter les exigences de performances techniques, mécaniques, thermiques, acoustiques, de résistance au feu et de durabilité.
Plusieurs certifications permettent la dénomination d’isolant biosourcé :
- Un avis technique délivré par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment)
- La certification ACERMI (Association de CERtification des Matériaux Isolants)
- Des agréments techniques européens
- Règles de mises en œuvre (CTU ou règles professionnelles)
Avantages et inconvénients des isolants biosourcés
Biosourcés ne veut pas dire écologiquement viable ou neutre en carbone. Comme tous les équipements utilisés dans le secteur du bâtiment, construction et rénovation comprises, les isolants présentent des avantages et des inconvénients. Performances, impact environnemental, production et conditionnement, ces facteurs influent sur l’utilisation plus ou moins répandue de ces matériaux.
Avantages des isolants biosourcés
L’avantage principal de l’utilisation des isolants biosourcés est avant tout environnemental. Outre leurs performances qui n’ont rien à envier à des isolants synthétiques, leur production est moins polluante. Issus de matières naturelles, leur création ne demande ni raffinage, ni synthétisation. Ils sont également plus faciles à recycler une fois leur utilisation terminée.
Côté confort thermique, on peut compter sur une isolation efficace. Mais les isolants biosourcés présentent l’avantage d’être moins nocifs pour la santé des occupants. En effet, si les isolants industriels sont aujourd’hui plus encadrés, les isolants naturels participent à l’amélioration de la qualité de l’air. Autre avantage, leur utilisation prévoit d’être démocratisée rapidement sous l’influence de la RE 2020.
Inconvénients des isolants biosourcés
Si l’appellation biosourcée renseigne sur l’origine naturelle des isolants, ceux-ci sont tout de même transformés pour répondre à toutes les exigences d’efficacité énergétique. Les isolants biosourcés subissent des transformations de fabrication, de conditionnement et de mise en œuvre. Leur efficacité énergétique peut être optimisée par l’utilisation de liants en polyester ou de retardateurs de feu.
Pour se conserver et résister aux éléments extérieurs (intempéries, rongeurs ou insectes), les isolants biosourcéspeuvent contenir des pesticides ou des fongicides.
Nous l’avons dit plus haut, l’impact environnemental n’est pas neutre. Les isolants n’échappent pas à la règle et génèrent également des émissions polluantes. De leur création à la fin de leur cycle de vie, ils représentent un risque environnemental :
- Rejet de CO₂,
- Pollution de l’air et de l’eau,
- Épuisement des ressources,
- Production de déchets.
- Classement des isolants biosourcés
Utilisation, performance, résistance à la vapeur et prix… Pour avoir une idée globale de la performance des matériaux biosourcés et de leur impact environnemental, voici un classement des différents types d’isolants.
Article publié sur Construction21 France
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