Les trois juges d’instructions chargés de l’enquête en cours dans laquelle Lafarge est accusée de financement du terrorisme, ont récemment retenu le chiffre de 13 millions d’euros (environ 15,2 millions de dollars) que le cimentier aurait versé à des groupes armés en Syrie entre 2011 et 2015 pour continuer à faire tourner sa cimenterie de Jalabiya, et ce malgré la guerre civile.
Selon l’ONG Sherpa, partie civile dans cette affaire, il ressort des investigations que la majeure partie de cet argent a été reversé directement ou indirectement aux djihadistes de Daech par la filiale syrienne de Lafarge, LSC, « au titre de rachat de matières premières et au titre de paiements des intermédiaires chargés de rémunérer ces groupes pour que se poursuive l’exploitation de l’usine », explique Marie Dosé, avocate de l’ONG.
Sherpa, qui demande la mise en examen de la personne morale Lafarge SA, accuse la société de ne pas coopérer avec la justice en dissimulant des informations indispensables à la poursuite de l’enquête. Lafarge « ment quand il affirme pleinement collaborer avec les enquêteurs », assure Maire Dosé.
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°157 – Janvier 2018