Le jury du concours international Archigénieur Afrique a dévoilé ses lauréats. Il a réuni experts, architectes, urbanistes, ingénieurs et sociologues pour distinguer trois gagnants dont un tandem marocain. La cérémonie de remise des prix a eu lieu le 26 mars dernier à la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc à Rabat.
Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat et de la politique de la ville a tenu à honorer de sa présence cette manifestation. La compétition lancée en octobre 2015 et clôturée en janvier dernier portait sur le thème de « l’espace public ». Elle a réuni plus de 1000 participants nourris d’un esprit de challenge et d’une ferme volonté de promouvoir le métier d’architecte.
Le concours international Archigénieur Afrique est un événement biennal, né de la volonté partagée par l’association Afrikarchi de développer l’enseignement et la profession de l’architecture, de l’urbanisme et de la construction en Afrique. Son ambition à travers cette compétition d’envergure est d’encourager, stimuler et récompenser la créativité et l’inventivité des talents d’aujourd’hui et de demain, dans une optique de développement du continent africain.
Ce concours, gratuit, est ouvert aux jeunes professionnels ainsi qu’aux étudiants inscrits dans des écoles, universités ou polytechniques d’architecture, d’urbanisme ou d’ingénieurs, situées sur le continent africain ou à l’étranger. Les participants avaient la possibilité de s’inscrire seuls, ou bien par équipes de quatre personnes au maximum.
Pour cette troisième édition, la thématique choisie était celle de l’ « espace public », répondant à une problématique réelle et actuelle sur le continent africain. Le concours a été lancé le 8 octobre 2015 et a été clôturé le 31 janvier 2016.
Tout comme la deuxième édition, le concours a réuni plus de 1000 participants, inscrits dans près d’une centaine d’écoles, d’universités ou polytechniques en Afrique et dans le monde, issus de plus de 50 pays : Maroc, Sénégal, Tunisie, Algérie, Belgique, Lebanon, Burkina-Faso, Mali, Togo, Côte d’Ivoire, Mexique, Kenya, Ouganda, Bénin, Madagascar, Tchad, Djibouti, Italie, Gabon, Cameroun, Canada, Suisse, Australie, Nigéria, Etats-Unis, Chine, Ethiopie, Arabie-Saoudite, Espagne, Tanzanie, Guadeloupe, Zaïre, Pakistan, France, Guinée, Malawi, Portugal, Indonésie, Congo, Rwanda, Niger, Ghana et Inde. Pour cette troisième édition, les statistiques ont une fois de plus dépassé les espérances.
Elles ont aussi mis en évidence une réelle volonté des professionnels et étudiants de cultiver un esprit de challenge, afin de faire progresser l’architecture, l’urbanisme, le génie civil comme enjeux majeurs du développement de l’Afrique. Les participants sont issus aussi bien du Maghreb, que de l’Afrique subsaharienne ainsi que d’autres pays francophones mais aussi anglophones.
Pour évaluer les projets des participants au concours, Afrikarchi a réuni un jury international et pluridisciplinaire, réunissant des erchitectes, urbanistes, ingénieurs, sociologues… et présidé par l’architecte marocain et président de Casamémoire, Rachid Andaloussi. Les autres membres du jury étaient : Fiona Meadows, Franck Houndegla, Emmanuel Amougou, Monica Coralli, Francis Sessou, Seyfeddine Charraben, Jean-Marc Lalo, Denis Targowla, Amélie Essesse. La délibération du jury a eu lieu le 11 février 2015, à la cité de l’architecture et du patrimoine, au palais de Chaillot à paris. A l’issue de cette délibération, trois lauréats ont été désignés puis cinq projets ont reçu une mention spéciale, et plusieurs projets ont été sélectionnés pour participer à l’exposition itinérante. Celle-ci se déroulera à partir de mars 2016 dans plusieurs villes d’Afrique et à l’étranger.
La cérémonie de remise de prix durant laquelle les prix Archigénieur Afrique 2015 ont été remis aux lauréats a eu lieu le samedi 26 mars 2016 à la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc (BNRM) à Rabat. Plusieurs personnalités importantes, des professionnels, experts et de nombreux étudiants ont honoré de leur présence la cérémonie.
Une exposition des meilleurs projets, offerte par Archimedia, a eu lieu le même jour à la BNRM, de même qu’un buffet à l’issue de la cérémonie pour créer un moment d’échanges et de Networking.
La rédaction
Deux questions à Romarick ATOKE, Président fondateur d’Afrikarchi
Quel bilan faites-vous de cette 3ème édition du Concours international Archigénieur Afrique ?
R.A : Tout autant que les deux premières éditions, cette troisième édition est un vrai succès. D’abord parce qu’elle a pu réunir plus de 1 000 participants, inscrits dans près d’une centaine d’écoles, d’universités ou polytechniques en Afrique et dans le monde. Ces jeunes professionnels et étudiants sont issus de plus de 50 pays. Nous pouvons citer le Maroc, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Kenya, l’Ethiopie, Madagascar, l’Italie, le Canada, le Nigéria, les Etats-Unis, la Chine, le Portugal, ou encore l’Inde.
Le concours a mis en évidence une volonté des participants de cultiver un esprit de challenge, afin de faire progresser l’architecture, l’urbanisme, le génie civil dans le développement de l’Afrique. Par ailleurs, nous remarquons d’année en année une véritable hausse du niveau des participants. C’est encourageant et ça montre que l’Afrique va dans le bon sens. Ce constat est confirmé au fil des éditions par le travail du jury international et pluridisciplinaire qui éprouve de plus en plus de difficultés à choisir les lauréats, tellement les projets sont de qualité !
Nous avons aussi pu constater que les participants sont issus autant du Maghreb, que de l’Afrique subsaharienne et de l’étranger, francophones mais aussi anglophones. Une réelle diversité donc une fierté africaine !
Quelle image reflète l’architecture africaine dans le monde ?
R.A : Il y a évidemment encore fort à faire, tant dans les villes africaines que dans les zones rurales. Toutefois, nous avons le sentiment que cette image a tendance à s’améliorer. Des talents architecturaux émergent et commencent à avoir une vraie visibilité. C’est le cas sur le continent africain mais également dans le reste du monde.
Toutefois, pour que ces professionnels puissent relever l’ensemble des challenges qui se présentent à eux en Afrique, il faut absolument mettre l’accent sur la formation. Trop peu d’architectes sont aujourd’hui formés sur le continent. Il en est de même pour les urbanistes ou les paysagistes. Ensuite, il faut que ces jeunes professionnels puissent se faire connaître et accéder à la commande, publique mais également privée. C’est l’objet du projet de l’Album des jeunes architectes urbanistes africains que nous préparons. Nous espérons que cette nouvelle initiative y contribue, de même que le concours, et surtout, qu’elle puisse donner envie à d’autres de s’impliquer cdm
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n° 138 – Avril 2016
Plus d’informations : http://www.afrikarchi.com/