TERRA MODUS dispense son troisième atelier de formation intitulé « Les différentes applications du BIM pour accompagner l’immeuble tout le long de son cycle de vie » et ce, le vendredi 25 Mars 2022 à l’Hôtel Sofitel Tour Blanche, CASABLANCA. Un événement animé par Ouali AMALOU, Sara AIT LAMALLAM et Faiz OUMGHAR, 3 intervenants de renommée nationale et internationale, pour une compréhension totale du BIM et de son importance dans le secteur du BTP.
Aujourd’hui, nous vous proposons une immersion dans l’univers du digital, de la technologie du BIM, à travers une interview de Mr. Walid Benmansour, directeur général adjoint de TERRA MODUS.
De l’avant-projet à la maquette numérique, en passant par le twin digital, pourquoi et comment le BIM va-t-il révolutionner le secteur du BTP ?
Walid Benmansour : « Pour répondre à votre question sur le pourquoi du BIM, ce dernier constitue un processus innovant qui métamorphose radicalement la méthodologie de travail et de collaboration entre les différents intervenants d’un projet de BTP. Par ailleurs, le comment se traduit par une fusion et symbiose entre la réalisation du projet et le reste de sa vie en exploitation. Avec le BIM, ses applications et surtout des données implémentées sur le modèle, nous sommes passés de l’ère de la prévision approximative et ses marges d’erreurs, à l’ère de la prédiction précise confirmée à chaque étape et composante du projet durant tout son cycle de vie. »
Quelles sont les applications du BIM dans les différentes étapes de vie du bâtiment ?
W.B : « Pour développer les différentes applications du BIM, il est nécessaire de répartir la vie d’un projet en trois étapes : la conception, les travaux et l’exploitation. Les applications du BIM s’affirment à travers la concrétisation de différents aspects aussi importants les uns que les autres.
Pendant la phase conception nous détectons une amélioration du fond et de la forme des concepts, de leurs performances intrinsèques et extrinsèques ainsi qu’une excellente intégration dans son environnement.
Puis, en phase de réalisation nous retrouvons une maîtrise de trois facteurs essentiels à savoir, le délai, le coût et la qualité qui sont les piliers essentiels garantissant la meilleure mise en exploitation.
Enfin, en phase d’exploitation les applications de notre processus viennent accompagner les gestionnaires dans leurs actions qui ne sont plus basées sur l’intuition, mais plutôt sur les différentes expressions du bâtiment collectées sous forme de données digitales. Ces dernières sont interprétées et traduites en actions de transformations optimisées, réfléchies et objectives. Nous sommes dans le LEAN Management. »
Comment l’utilisation du BIM peut-elle aboutir à un cycle de vie florissant du bâtiment ?
W.B : « Comme cité précédemment, le pilier essentiel du BIM et ses applications est bien la DATA. Plus nous accumulons des données, plus nous maîtrisons notre ouvrage.
Aujourd’hui, grâce aux avancées technologiques, nous avons permis à l’ouvrage de s’exprimer d’une manière correcte et permanente et ce à travers des systèmes de Gestion Technique Centralisée (GTC), des capteurs d’internet Of Things (IOT) ou autres. Ainsi, nous pouvons prédire les besoins du batiment, une prédiction traduite en actions préventives réfléchies, planifiées et opimisées. C’est bien là un cycle de vie florrisant du batiment. »
Comment imaginer des applications de BIM à l’échelle urbanistique, pour un cycle de vie urbain ?
W.B : « Aujourd’hui nous ne l’imaginons plus mais c’est une réalité en cours d’évolution. L’agrégation des données géographiques et les maquettes numérique BIM permettent l’émergence du CIM.
Entre le BIM qui prend en charge les données des Bâtiments et le SIG (Système d’Information Géographique) qui permet l’analyse et la spatialisation de ces bases de données dans leurs territoires nous avons eu la naissance du CIM (City Information Modling).
Comme le début du nom l’indique (City = Ville) c’est le BIM des villes et des espaces urbains qui permet la gestion des territoires et de leurs aléas par le biais de la donnée et du digital.
Avec le CIM, plusieurs applications sont possibles :
- Etablissement d’une maquette numérique urbaine.
- Simulation dynamique du flux.
- Gestion de données urbaines en temps réels. »
A l’ère « intelligente », pensez-vous que la technologie du BIM est assez intégrée dans la conception des projets au Maroc ?
W.B : « Je dirais que la conception par le concept du BIM au MAROC est à un stade primitif. Nous appliquons le BIM au niveau de quelques projets phares, assez particuliers et d’une certaine taille avec un degré de maturité ne dépassant pas le niveau 2.
D’ailleurs par l’influence des commercialisateurs de solutions digitales, une grande partie des professionnels réduisent le processus BIM à des logiciels. D’autres résistent par peur et rejet de la transparence et traçabilité précise des actions et faits lors d’un projet.
L’intégration du processus BIM dans la conception doit se faire via deux piliers essentiels à savoir : un texte de lois intégrant ce processus d’une manière systématique dans les projets et la formation continue et obligatoire pour tous les acteurs du secteur du BTP. »
La transformation digitale est humaine avant tout », que pensez-vous de cette citation ?
W.B : « C’est l’essence même de notre pratique du digital au sein de TERRA MODUS. Nous pouvons acquérir les meilleures technologies, les logiciels derniers cris, les ordinateurs les plus performants, les robots … Mais, si nous ne disposons pas des ressources humaines requises pour définir le processus adéquat selon les besoins du marché afin d’assurer la nature et l’usage approprié de nos acquisitions digitales, nous resterons pour toujours à la case zéro.
Le digital n’est pas un accessoire ostentatoire à la construction, le digital est avant tout et surtout Humain. »
A propos de Walid Benmansour :

Walid BENMANSOUR – Plus de 14 ans d’expérience
Architecte DENA – Rabat
Diplômé de l‘Ecole nationale d’architecture de Rabat, Walid BENMANSOUR a débuté sa carrière en fin 2006, en tant qu’architecte sous-traitant dans des agences d’architecture et avec des particuliers (entre le Maroc et la Tunisie).
Entre novembre 2007 à juin 2013, il a occupé le poste d’architecte chef de projet, chargé des opérations de la région du Grand Casablanca, cabinet Nouzha MKINSI architecte. (Architecture et maîtrise d’ouvrage déléguée) à Rabat.
Entre juillet 2007 et novembre 2020, il a été renommé architecte chef d’agence, chargé des opérations au sein du cabinet Nouzha MKINSI architecte.
Pendant ce parcours, Walid BENMANSOUR a assuré l’élaboration et la maitrise d’œuvre de différents majestueux projets d’architecture et d’aménagement.
Depuis décembre 2020, il occupe le poste de directeur général adjoint de TERRA MODUS, aux missions diverses et variées, à savoir :
- La mise en œuvre de la stratégie des actions structurantes de la société.
- L’encadrement de la production (expertises et études) en collaboration avec le DG et pilotage des départements : support et digital.
- Le suivi du bon fonctionnement et de l’organisation des différents services.
- La réalisation des missions d’audits internes.
- La mise en œuvre de la politique de gestion budgétaire, financière
- La contribution à la réalisation de différentes tâches et missions de Terra Modus.
Propos recueillis par Fouad Akalay.