Organisé du 2 au 4 novembre à Marrakech, à quelques jours de la COP22, , le Forum Annuel Africain des Energies Renouvelables (AREF), premier rendez-vous annuel dédié aux énergies renouvelables en Afrique, a permis de saisir l’ampleur de l’intérêt que représente le continent Africain pour ce secteur.
Les objectifs annoncés lors cette 1ére édition étaient de débattre de l’avenir des énergies renouvelables, de la mise en place et du financement des projets durables, du développement technologique, ainsi que de la formation et la recherche.
L’urgence africaine
Lors de l’ouverture de l’AREF, Mustapha Bakkoury, président du directoire de l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN), avait notamment déclaré que « la tenue de l’AREF est une excellente entrée en matière pour la COP22. D’abord parce qu’elle traite des énergies renouvelables qui constituent un pilier important dont le développement peut aider à atteindre les objectifs sur lesquels la majeur partie des parties s’est mise d’accord à Paris et qui attendent beaucoup de la COP22, qui est la COP de l’action. Mais c’est aussi important car il s’agit de l’Afrique qui souffre déjà des effets du changement climatique à tel point qu’elle ne pourra probablement pas atteindre ce que d’autres pays peuvent, notamment les fameux 2 degrés maximum d’ici la fin de ce siècle. En Afrique, le degré de température est trop élevé, donc il faut absolument avoir une vision spécifique pour ce continent qui permettra d’atténuer, d’éviter et d’empêcher les conséquences de la dynamique climatique sur les prochaines années. »
A souligner que cet évènement intervient dans un contexte inédit marqué, d’une part, par un débat politique international fécond sur la problématique du réchauffement climatique et, d’autre part, par l’engagement du Maroc à faire du développement durable une pierre angulaire autour de laquelle gravite sa politique de développement.
Stratégie commune
Pour sa part, Valeria Aruffo, Gestionnaire du programme de l’AREF (EnergyNet), a mis en exergue le fait que cet événement Pré-COP avait pour objectif principal d’être « une plate-forme de mise en œuvre de la stratégie commune entre les pays participants, et ce afin de la proposer lors de la COP22. » Elle a aussi souligné que parmi les autres objectifs de cette 1ère édition de l’AREF, il y a la libéralisation des capitaux dans des projets énergétiques, ainsi que le renforcement des capacités et les échanges d’expériences qui permettront d’élaborer une stratégie globale et efficace. En dernier lieu, Valeria Aruffo a annoncé que l’AREF se tiendra chaque année au Maroc.
300 gigas à l’horizon 2030
Rappelant que l’initiative de l’AREF a été lancée lors de la COP21 à Paris par l’ensemble des Chefs d’Etats Africains, Youda Sokona, Professeur honoraire de l’AREL Delivery Unit, a mis en lumière que cette imitative « vise d’ici 2020 à installer à partir des énergies renouvelables un minimum de 10 gigas de production et à l’horizon 2030 : 300 gigas », ce qui selon lui constitue un projet ambitieux dans la mesure ou la capacité actuelle en Afrique est de 150 gigas.
Par ailleurs, le forum a connu des discussions approfondis sur le potentiel que représente l’élan actuel du développement durable, notamment en termes de création d’emplois relatifs aux énergies renouvelables. Lesquels emplois, parce qu’ils donnent du sens à la dimension inclusive de ce développement durable, sont, aujourd’hui, plus que jamais, une réelle opportunité pour l’Afrique de réduire le gap du chômage, ô combien pressant, pour ce continent qui traine une carence prononcée en termes d’accès a l’énergie et a l’emploi.
Maroc, leader africain dans les énergies renouvelables
Durant les 3 jours de l’AREF, plusieurs ministres et représentants Africains ont pu découvrir les nombreux projets réalisés par le Royaume dont la station NOOR à Ouarzazate.
De son coté, l’Agence Masen, sponsor officiel de l’AREF, a présenté aux investisseurs africains et internationaux de nouvelles stratégies énergétiques ainsi que le rôle du Royaume dans le développement de l’accès aux énergies renouvelables, non seulement sur le plan interne mais également dans l’ensemble de la région. Pour rappel, Masen est l’outil de la mise en œuvre des partenariats avec les voisins de l’Afrique de l’ouest.
La rédaction
Paru sur CDM Chantiers du Maroc n°146 – Janvier 2017
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