Définies comme étant le point névralgique de la naissance historique et urbaine des villes phares au Maroc, comme celles de Rabat, Casablanca, Tanger, Fès ou encore Marrakech, les anciennes médinas génèrent actuellement de la curiosité, de l’intérêt et parfois de l’indignation devant les bâtiments proches de la ruine. Mais grâce à une volonté royale, ces cœurs historiques de ville, enfoncées dans l’oubli, pourront être enfin sauvés.
La médina est considérée comme un patrimoine à part entière. Le devenir de ce morceau de ville est devenu un objet d’attention et d’étude de la part de l’état et ce depuis 2010, année lors de laquelle un projet prometteur de réhabilitation des médinas a été initié.
Depuis, plusieurs efforts ont été fournis dans ce sens, dans le but de les rouvrir sur leur environnement et amener les gens à les redécouvrir. Ces centres historiques s’apprêtent à subir un relooking global dans les années à venir.
Dans ce sens, le roi Mohammed VI a présidé, le 14 mai au palais royal de Rabat, la cérémonie de présentation des programmes de valorisation des anciennes médinas de Rabat et de Marrakech et du programme complémentaire pour la valorisation de l’ancienne médina de Fès, ainsi que la signature des conventions y afférentes.


Le premier programme est celui de l’ancienne médina de Rabat. Il vient s’ajouter aux multiples actions et projets entrepris dans le cadre des programmes « Rabat Ville Lumière, capitale marocaine de la culture » et ayant permis la restauration de remparts, de portes historiques, de mosquées et Zaouiyas, la réhabilitation des Foundouks traditionnels, la réalisation de terrains de proximité et d’espaces verts, outre le traitement des édifices menaçant ruine.
Pour sa part, la ville ocre a connu, dans le cadre du programme « Marrakech, cité du renouveau permanent » et de celui relatif à la lutte contre l’habitat menaçant ruine, le traitement de nombreux édifices, la réhabilitation des quartiers historiques de la ville, ainsi que la mise en valeur des circuits touristiques et spirituels de l’ancienne médina.
La capitale spirituelle du royaume a, quant à elle, bénéficié de la même sollicitude royale à travers la réalisation des programmes de restauration des monuments historiques et de traitement des bâtiments menaçant ruine. Ces réhabilitations avaient porté sur la restauration de divers monuments historiques, notamment des médersas, des foundouks, des ponts, des souks et autres. Ces projets sollicitent des enveloppes budgétaires assez lourdes, soit 325 millions de MAD pour Rabat, 484 pour Marrakech et 583 millions pour Fès.
Par ailleurs, l’élaboration de la 3ème phase du programme d’habitats menaçant ruine, faisant partie intégrante du programme de réhabilitation de l’ancienne médina de Casablanca, est dotée d’une enveloppe globale de 300 millions de dirhams financée par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social.
Ces projets de nouvelle génération, qui procèdent d’une approche participative, se révèlent ambitieux et visent à traiter plusieurs problèmes majeurs : lutte contre l’habitat insalubre (amélioration des conditions de vie des habitants), préservation du patrimoine architectural matériel et immatériel, promotion de leur patrimoine civilisationnel et humain, outre la reconstruction d’infrastructures publiques culturelles, sportives et sociales pour le profit des résidents mais aussi des visiteurs.
La rédaction
Paru dans CDM Chantiers du Maroc n°162 – Juin 2018