Après de tumultueuses années faites de rebondissement avec comme centre de gravité l’affaire Meghreb Steel, il semble que les professionnels de la filière métallique, acier en tête se soient rendus à l’évidence. Elle vient d’organiser, à Casablanca, une rencontre sur l’architecture métallique.
Les ingrédients de la conférence organisée par la FIMME courant juin 2015 confirmaient d’emblée cette nouvelle posture : les industriels de la filière « acier » sont décidé à prendre leur destinée en main.
Et pour ce faire, ils ont pris contact avec ConstruirAcier cette association française qui regroupe les principaux intéressés de la filière « acier ». Et c’est son directeur délégué, Christophe Ménage, qui, en personne, est venu expliquer à un auditoire, tout à son l’écoute, comment la France à mis en place les ingrédients de la communication afin de convaincre les architectes de l’intérêt et des avantages de l’architecture métallique.
Pour cela, aucune piste n’a été négligée : magazines, publications, présence dans les salons… C’est toute l’artillerie lourde qui a été déployée pour arriver à convaincre les professionnels Français des avantages que pouvaient leur procurer l’architecture métallique. Contrairement aux pays anglo-saxons, la France, pays d’origine des pionniers du ciment tels Lafarge et Vicat, est traditionnellement le pays du béton. Une réalité historique qui est en train de se démentir petit à petit. C’est donc normal qu’au Maroc, son ex protectorat, nous soyons sur les mêmes dispositions. C’est pourquoi la formation des architectes et des ingénieurs est une condition sine qua non pour la réussite de cette filière.
Il faut former et faire aimer l’architecture métallique aux futurs architecte et ingénieurs. C’est la tâche qui a été dévolue à Richard Leyenberger, professeur d’architecture métallique pendant plus de 30 ans dans des écoles françaises d’ingénieurs et d’architecture. Il a expliqué aux industriels et entreprises présentes qu’avant tout l’architecture métallique devait procurer du plaisir aux hommes de l’art. Cette initiative qui sera suivie par d’autres est tout de même à marquer d’un fer rouge. Après des initiatives restées sans suite il semble que cette fois-ci c’est à l’unisson que la profession avance l’appui soutenu de l’administration en l’occurrence le Ministère de l’équipement. Et la profession a tout pour réussir car le Maroc dans ses inégalités les plus criardes, recèle des compétences à tous les niveaux. A commencer par ses architectes, avides de modernité et prêts à sortir des sentiers battus dès lors qu’on leur en donne les moyens. Si certains, présents dans la salle, le font déjà d’autres sont encore embusqués et ne demandent qu’à explorer un domaine qui les intéresse au plus haut point. Car l’architecture métallique permet une liberté d’expression architecturale que ne permet pas le béton.
Paru dans Chantiers du Maroc n° 130 – Juillet / Août 2015